Médecine au Maroc : La formation pourrait passer de 7 à 6 ans

Médecine au Maroc : La formation pourrait passer de 7 à 6 ans
2022-02-22 / Par lyceenumerique.ma


L’enseignement supérieur au Maroc est dans une phase de réforme et de changement. Dans le cadre de la mise en place d’une nouvelle stratégie nationale, le ministère de l’Enseignement Supérieur a saisi les présidents des universités publiques du Royaume afin de revoir la période de formation en médecine, jugeant adéquat de la réduire à 6 ans au lieu de 7 actuellement. Le but étant de pouvoir répondre au défi de la généralisation de la couverture sociale, en réduisant le nombre d’années d’études et en augmentant les places. Le point.


Le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, a adressé une correspondance, le 17 février, aux présidents des universités, au sujet du renforcement de la formation dans les domaines de la médecine, de la pharmacie et de la médecine dentaire.


« Dans le cadre de la mise en oeuvre du chantier royal de généralisation de la couverture sociale, notamment son volet qui concerne la garantie des services médicaux pour toutes catégories concernées par l’assurance maladie obligatoire (AMO), le gouvernement a mis en place une stratégie nationale pour hausser le niveau du système de santé, avec comme objectifs d’atteindre des standards de l’encadrement sanitaire fixés par l’Organisation mondiale de la santé à l’horizon 2025, et qui va avec les objectifs du modèle de développement à l’horizon 2035 », peut-on lire dans la correspondance du ministère.


Selon le département de Abdellatif Miraoui, «le rythme de formation des cadres médicaux, comme il est actuellement, ne permettra pas au pays d’atteindre ces objectifs précités», est-il souligné dans la correspondance dont Hespress Fr détient copie.


Dans le but d’augmenter le nombre de diplômés en médecine, au vu de la pénurie de médecins au Maroc, et de renforcer les outils et les performances médicales nationales, le gouvernement a donc convenu de la possibilité de revoir la période de formation en médecine 6 ans au lieu de 7, tout en augmentant le nombre de sièges pédagogiques ouverts aux étudiants dans les facultés de médecine générale, pharmacie et médecine dentaire, soutient le ministère de l’Enseignement supérieur.


En parallèle, poursuit la même source, « les capacités financières et humaines nécessaires seront recensées afin d’accompagner ce chantier de réforme, et ce, dans le cadre d’un programme contractuel entre le gouvernement, les universités et les facultés de médecine, pharmacie et médecine dentaire ».


Vu l’importance de ce projet qui nécessite une mobilisation générale de toutes les parties prenantes chacune dans son domaine, le ministère de l’Enseignement supérieur a appelé les présidents des universités à engager tous les intervenants concernés, notamment les structures universitaires, les enseignants, les partenaires sociaux ainsi que les étudiants, pour la mise en œuvre de ce chantier et de ses objectifs.


Selon des informations parvenues à Hespress, la stratégie nationale du ministère de l’Enseignement supérieur prévoit de passer de 2.092 diplômés en médecine par an à 6.530 à l’Horizon 2025, puis 8.770 diplômés en 2030, pour atteindre un taux cumulé de médecins de 16.590 en 2025 et 46.650 à l’horizon 2030.


D’ici trois ans, la stratégie nationale de l’enseignement supérieur ambitionne de dépasser le taux de médecins fixé par l’OMS, et qui est de 25 médecins pour chaque 10.000 habitants, pour atteindre 26 médecins pour chaque 10.000 habitants en 2025. Si la stratégie fonctionne comme prévu, le nombre de médecins pourra atteindre 30/10.000 habitants d’ici 2035.


Une stratégie qui peut soit sauver le système de santé, soit l’enfoncer encore plus …


HESPRESS - Khadija KHETTOU.